Août : Dis-moi qui ils étaient et je te dirai qui tu es.

Cela fait un moment que je sens l'importance de me plonger dans le passé. Pas nécessairement dans le mien : dans celui de mes ancêtres. Pourquoi remuer les vieilles histoires familiales ?

Cécile

8/31/20252 min temps de lecture

Mon père est un grand fan de généalogie depuis toujours. Depuis qu'on est petites, avec mes sœurs, nous en avons pas mal ri : quelle drôle de passion ! Mais depuis le décès de mes grands-parents, je vois les choses d'un autre œil. Et si le passé était fondamental dans notre construction présente et future ?

Un appartement inhabité après le décès de mes grands-parents et qu'il faut vider. L'occasion de récupérer quelques vieilleries, des souvenirs, des meubles et objets anciens. Je saisis davantage encore qu'avant l'importance de la transmission. Que conserve-t-on des générations passées ? Qu'est-ce qu'il ne faut absolument pas oublier ? Pourquoi le fait-on ?

Cela fait déjà plusieurs mois que j'ai lu le roman Loin d'Alexis Michalik dans lequel un jeune homme part avec sa sœur et son meilleur ami sur les traces de son passé. Au-delà du voyage dans lequel ils s'embarquent à travers le monde, c'est une véritable quête de soi. Résumé ainsi, ça ne semble en rien original. Pourtant, ça a éveillé des choses en moi : pas besoin d'une histoire familiale rocambolesque et multiculturelle pour mesurer l'importance de connaître la sienne. Je dois savoir d'où je viens. Je décide pour la première fois de demander à mon père de m'expliquer et me transmettre le résultat de ses recherches qu'il mène depuis tant d'années.

Il m'a fallu faire preuve d'un peu de courage et de l'aide de ma sœur dans la confidence pour aborder le sujet. Comme si j'étais pudique, tout d'un coup. C'est me montrer vulnérable que de chercher à savoir d'où je viens, de me poser toutes ces questions ? Mon père me répond qu'il n'est pas étonné : lui aussi ne souhaite pas que tout ce passé s'évapore. Je suis émue que quelque chose nous rapproche.

Il me dit que ça l'encourage à mettre au clair des notes qu'il a prise, à scanner les photos anciennes de nos ancêtres et à bien tout répertorier. Il nous enverra, à moi et mes sœurs, un premier fichier sur le b.a.-ba de la famille.

Je me sens déjà un peu plus réconciliée avec moi-même, mon père, ma famille, mon passé. A-t-on vraiment un devoir familial ?

Par hasard, en découvrant le nouveau podcast de Victoire Tuaillon, Renverser la table, j'ai écouté son épisode "Pourquoi j'ai enregistré mes grand-mères". La simplicité des propos et de l'enregistrement m'a touchée : 13 minutes pour nous transmettre l'importance de la Mémoire des gens qu'on aime. Parfois, il suffit de si peu, mais la vie trépidante qu'on mène ou le temps qu'on passe à nous regarder le nombril nous fait oublier que nos proches ne sont pas éternels.