Janvier : en 2025, s'engager ou s'enfermer ?
Mes résolutions de janvier ont pris un tournant plutôt inattendu. L'actualité, la lecture, l'écoute de podcasts et la maladie sont venus bouleverser mon petit équilibre paisible et créatif. Pour m'engager à être plus moi-même cette année, j'allais peut-être devoir sortir de mes tendances introspectives autocentrées.
Cécile
1/25/20254 min read
Mon début d'année s'annonçait paisible, sous le signe de la paix et de la création. Mais c'était sans compter sur l'actualité et sur des contenus qui m'ont plutôt bien retournée. Et si l'engagement à être plus moi-même cette année allait plus loin que prendre soin de ma petite personne ?
Comme après tous les Nouvels Ans, je me suis demandée en quoi, cette année, j'allais mener une vie encore plus en phase avec moi-même. Fin janvier 2025, un petit bilan de ce premier mois s'impose déjà. Comme il peut s'en passer, des choses, lorsqu'on n'est pas pris dans le flot du quotidien ! Car ce mois-ci, j'ai vécu plus au ralenti.
Je m'étais fixé comme objectif de lire plus : ce n'était pas très compliqué étant donné que ces dernières années, je lis vraiment peu. Les séries et les films le soir ont remplacé ces moments privilégiés de lecture. En janvier, j'ai tenu ma résolution, et j'ai apprécié chacun de ces instants entre calme, lenteur et apprentissage. Une lecture m'a tout particulièrement ouvert l'esprit : Les couilles sur la table de Victoire Tuaillon, issu du podcast à succès du même nom. L'auteure explore avec finesse la masculinité et la virilité, et en quoi elles alimentent la domination sur les femmes. Je me sens animée par la cause féministe et cette lecture a confirmé l'importance du combat. Surtout à l'heure où Trump est réélu pour un deuxième mandat, qu'il a déjà, dès ses premiers jours, censuré des initiatives sur l'avortement, discriminé les personnes homosexuelles et transgenres, et revendiqué son machisme avec fierté.
J'ai pris connaissance de l'actualité avec horreur. Comment est-ce possible qu'un tel retour en arrière, à base de fascisme et de saluts nazis, revienne dans l'ère du temps ? Et que tant de personnes semblent se rallier à ces idéologies ? Je ne me suis jamais sentie très engagée politiquement, mais ces nouvelles m'ont marquées. Je suis animée par l'angoisse de ne plus être dans la norme, j'ai peur pour ma vie et pour le monde du futur, et à la fois j'ai tant envie de résister, d'ouvrir ma gueule, de taper fort du poids sur la table. S'engager, aujourd'hui, c'est trop important. Mais je me demande si je serais capable de me battre, et jusqu'où je me mettrais en danger et je sacrifierais ma petite vie bien tranquille. Dans tous les cas, janvier aura semé en moi l'idée qu'il faudrait m'engager davantage politiquement et socialement. Comment ? Je ne sais pas encore.
C'est aussi le contexte actuel qui m'a poussée à écrire sur ce site, à créer un blog de réflexions et d'inspirations. Je ne sais pas quelle en sera la portée, mais je veux agir, à mon échelle. Après le fascisme assumé d'Elon Musk, les gens quittent Twitter. Meta se met à censurer les sujets jugés pas assez conservateurs et à tenter de nous manipuler. Un jour, j'ai découvert que je suivais un compte Instagram sans le vouloir : un "média" d'"information" pro-Trump. L'enfer. Je ne peux pas envisager de développer mes activités créatives sur ce genre de plateformes, d'une part pour ne pas encourager leur existence, et de l'autre, pour pouvoir m'exprimer librement. Moins de réseaux sociaux, ça ne me fera que du bien.
Alors que je me sentais fragilisée, la grippe m'a frappée de plein fouet. Impossible de regarder mon ordinateur ou un livre : la fièvre me brûlait les yeux. Je me suis retrouvée clouée au lit, dans l'obscurité, pendant plusieurs jours. La seule chose de productive que je suis parvenue à faire, c'est écouter des podcasts sous la couette. Le premier, issu du podcast de la même Victoire Tuaillon que précédemment, Le cœur sur la table : "C'est quoi l'amour, maîtresse ?" Dans la même fibre, c'est une réflexion très intéressante sur comment éduquer les enfants aux problématiques sexuelles et sexistes, et au consentement. Je recommande ! Mais encore une fois, la grande optimiste que je suis a pourtant peiné à voir une lueur d'espoir pour l'avenir. Je me suis dit que vu que tout est pourri, ça serait mieux que je n'aie pas d'enfants. C'était peut-être lié aussi à une dépression hivernale associée aux règles et à la maladie. Ça m'a rappelé que pour vouloir changer le monde, il fallait quand même que je me sente bien dans ma peau.
Le deuxième podcast qui a eu un impact sur moi est celui d'Arte :Vivons heureux avant la fin du monde. Je me réfère tout particulièrement à ces deux épisodes : "Alcool, nous avons un problème" et "Tu t'es vu quand t'as pas bu ?" Concrètement, cela questionne notre rapport à l'alcool : est-ce que c'est si sain de boire tout le temps, comme ça, des repas de famille aux moments conviviaux entre potes ? Dernièrement, après plusieurs weekends bien arrosés, je m'étais encore une fois faite cette réflexion, en souffrance pendant la gueule de bois : Pourquoi je me fais du mal comme ça, alors que je suis tant attachée à mon bien-être ? Je vois bien que même la bière ne passe plus et que je mets plusieurs jours à retrouver un bon rythme de vie. J'ai compris que je buvais pour lâcher prise, mais que ce n'était pas la bonne manière de procéder. J'ai donc décidé de troquer l'alcool contre un travail sur ma confiance en moi. Danser, être fun, séduire, être moi-même, sans substance et en étant douce envers moi-même. Et puis, franchement, quand on boit, on a tendance à parler pour ne rien dire, à ne plus réfléchir. Moi, j'ai la volonté d'utiliser davantage les mots justes et de faire attention à ce que je dis. Alors clairement, avec l'alcool, rien ne va.
En bref, ce qui s'annonçait être un mois tranquille dans ma bulle protectrice, centrée sur moi-même, sur ma propre personne et sur ma création, s'est finalement révélé mouvementé intérieurement. J'ai pris conscience qu'être centré sur sa propre personne, c'est bien, mais pas suffisant : je ne peux pas continuer à fermer les yeux sur le monde extérieur. J'ai des envies de refaire le monde, et pas toute seule. Alors, suite au prochain épisode !

